Bref bilan « AGIR ! et PSL » du congrès d’orientation du SNESUP de juin 2023

Bref bilan « AGIR ! et PSL » du congrès d’orientation du SNESUP de juin 2023

Le congrès du notre syndicat s’est tenu dans une période marquée par les coups portés par le gouvernement, au service des intérêts capitalistes, contre les salarié-e-s, et par la forte résistance de celles et ceux-ci lors du combat sur les retraites. La mobilisation a été très puissante, mais s’est aussi heurtée à certaines limites. Elle souligne l’importance du syndicalisme et la nécessité de renforcer le syndicalisme de lutte et de transformation sociales.

Or, depuis quelques années et malgré des déclarations somme toute correctes, nous faisons le constat en actes du glissement insidieux de notre syndicat dans les ornières d’un syndicalisme de « dialogue social » sans réelle volonté de créer un rapport de force favorable. Ce syndicalisme qu’on peut qualifier « d’accompagnement » (mais pas toujours perçu comme tel par les syndiqués) s’est révélé de différentes manières et entre autres par :

– la complaisance en 2016 avec la sélection à l’entrée en Master ;

– la faible combativité en 2018 sur les grilles salariales des MCF, sans reconnaissance de fait du doctorat et avec maintien des blocages de classes qui pourtant ont été supprimés pour les PRAG-PRCE ;

– les atermoiements concernant le piège du protocole « primes » couplé avec la LPR en 2020 (son principe et  la discrimination des PRAG/PRCE);

– le refus en 2021 de lancer une pétition pour obtenir un retour à l’égalité de la prime statutaire des PRAG-PRCE avec celle des enseignants-chercheurs ;

– l’inaction concernant le scandale des heures complémentaires et des vacations payées de fait au SMIC…

 

Le déclaratif non suivi d’action réelle est inefficace ! Ces errances, cette inaction affaiblissent notre syndicat (recul du nombre de syndiqués, dévitalisation des sections1) et le fonctionnement interne est verrouillé par les tendances dominantes (AS majoritaire et EE qui avalise).

 

Un renouveau démocratique et combatif de notre syndicat s’impose pour qu’il redevienne attractif.

 

Pour favoriser la régénération démocratique et combative du SNESUP, nous avons engagé un rapprochement avec le courant de pensée « Pour un Syndicalisme de Lutte » en proposant une motion d’orientation commune.

Plusieurs d’entre nous étaient présent-e-s au congrès. La première journée du congrès a été marquée par le débat général : la lutte sur les retraites était dans tous les esprits. Plusieurs camarades ont insisté sur l’ampleur de la mobilisation, tout en s’interrogeant sur les limites de l’action. Ils ont aussi alerté sur les dangers à venir : casse des statuts, des organismes de recherche…, sans oublier la question des salaires. Dans notre déclaration d’ouverture, nous avons abordé cette question et alerté sur le danger actuel de guerre. Nous sommes aussi revenus sur l’activité du syndicat depuis le congrès de Rennes et formulé des propositions de lutte concernant les PRAG-PRCE, le scandale des heures complémentaires et des vacations payées de fait au SMIC, ainsi que pour revitaliser nos sections. Nous nous sommes trouvé-e-s bien en phase avec les délégué-e-s et, au-delà, les militant-e-s des sections.

Malheureusement, nous nous sommes heurté-e-s aux caciques des tendances AS et EE qui ont bloqué toute initiative combative, qui étaient rapporteurs de toutes les commissions et ont préparé l’appel du congrès2 sans nous solliciter. Cela ne nous a pas empêchés d’intervenir en commissions et en séance plénière pour apporter notre contribution à la réflexion collective, pour promouvoir un syndicalisme de lutte en faisant des propositions précises, notamment à travers des motions (par exemple, motion second degré). Mais, en fin de séance, invoquant l’horloge (comme à l’Assemblée nationale…), nos propositions ont été brusquement écartées de la discussion du congrès et renvoyées aux calendes grecques, ce qui a engendré une vive protestation de notre part et une ferme condamnation de ces manœuvres anti-démocratiques et autoritaires.

Et maintenant, quelles pistes pour l’avenir ?

Nous ouvrons cette discussion avec vous tous et toutes. Nous restons persuadé-e-s que notre combat pour un SNESUP démocratique, combatif, utile et efficace pour les collègues et le service public est juste et répond à l’aspiration des syndiqué-e-s et des collègues. Pour gagner, il faut cependant se réapproprier notre outil syndical, syndiquer de nouveaux collègues et faire en sorte que de nombreux militant-e-s s’investissent dans la vie syndicale, y compris nationale. C’est possible.

Tous ensemble, poursuivons !

 

NB : un complément à ce bilan se trouve sur notre site « AGIR ! ».

 

  1. Lors de ce congrès, seul un tiers des syndiqués a voté. De même, seul un tiers des sections a organisé le vote lors de réunions pourtant indispensables au débat et à la réflexion collective. Ce dernier chiffre représente un des dommages collatéraux du vote par correspondance national qui certes, s’il est censé faciliter le vote, contourne son organisation à la base du syndicat.
  2. Notons que dans cet appel découvert en fin de congrès, si l’ordre des sujets traités révèle les priorités syndicales, la « transition écologique », « l’urgence climatique » (en point 3), devancent maintenant la défense des personnels et du service public ! C’était d’ailleurs un sujet récurrent des thèmes de ce congrès, ce qui a fait dire à certains délégués, étonnés et vigilants contre toute instrumentalisation de notre syndicat, que si le sujet n’était certes pas à négliger, notre raison d’être est d’abord et surtout la défense des intérêts des collègues et du service public…

 

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Nos représentants dans les instances nationales du syndicat (en proportion du résultat de notre motion d’orientation soit 14,7 % des voix exprimées)

Membres de la CAN  

Marie-France CARNUS (Toulouse)

Nicolas FEREY (Paris-Saclay)

Samuel GUICHETEAU (Nantes)

Carole HOFFMANN (Toulouse)

Myrna INSUA  (Grenoble)

Xavier LAMBERT (Toulouse)

Franck LAORDEN (Caen)

Konstanze LUEKEN (Toulouse)

Miguel MARTINEZ (Marne-la-Vallée)

Eric PELLET (P12-UPEC Créteil)

Heike ROMOTH (Evry)

Hovige TER MINASSIAN (Tours)

 

Membres du BN

Marie-France CARNUS

Heike ROMOTH

 

Commission financière

Rudy CHAULET (Besançon)

Françoise RIVIERE (Pau)

 

Commission des conflits

Jacques GUYOT (Clermont-Ferrand)

Sylvie PITTIA (Paris I)

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