Analyse du congrès d’orientation 2021 du SNESUP par le collectif AGIR !

Analyse du congrès d’orientation 2021 du SNESUP par le collectif AGIR !

Analyse du congrès d’orientation 2021 du SNESUP (15/16/17 juin à Rennes)

par le collectif trans-tendances AGIR !

Ceci n’est pas un compte rendu au sens strict mais une analyse du congrès dans la perspective des fondements d’AGIR, qui peuvent se résumer en un constat et un objectif :

D’une part, nous faisons le constat d’un déclin du SNESUP pour deux raisons liées :

  • à cause de son manque de combativité et de ses compromissions inhérentes au développement d’un syndicalisme d’accompagnement ;
  • à cause de la dévitalisation des sections et de l’emprise des tendances, devenues des clans, sur la direction nationale.

D’autre part, notre but est de revitaliser le SNESUP, c’est-à-dire de le démocratiser et de le rendre plus combatif en développant des analyses de fond, en encourageant l’action des sections, en libérant la direction nationale de l’emprise des tendances claniques.

Dans cette perspective, que peut-on retenir du congrès ?

Durant celui-ci où notre collectif a fait une importante déclaration dès son ouverture, deux moments montrent à la fois le rôle positif que parvient à jouer AGIR ! et le fait que lorsque des militants s’attachent à analyser la situation et à produire des revendications en s’affranchissant du carcan des tendances, ils parviennent à tracer une orientation claire et combative :

  • AGIR ! a dénoncé sans ambiguïté la politique indemnitaire d’un ministère qui communique sur la « revalorisation correspondante » tout en poursuivant le blocage du point d’indice. AGIR ! s’est battu pour l’égalité des primes statutaires pour tous. Nos arguments et le débat ont amené la majorité des délégués, attachés au principe égalitaire du SNESUP, à se prononcer dans ce sens. C’est une avancée importante et claire qui met fin au refus de la direction syndicale, depuis plus de 6 mois, de revendiquer sur ce sujet.
  • Les doctorants ont pris la décision de se réunir durant le congrès et ont produit une motion claire, précise et combative. Bravo à eux !

C’est dans cette voie qu’il faut poursuivre.

Mais, dans ce congrès, nous retrouvons aussi les difficultés profondes qui pèsent lourdement sur notre syndicat, dans ses positions et dans son fonctionnement, les deux étant liés :

  • Les contradictions du SNESUP, mises en lumière par l’intervention des étudiants de Rennes hostiles à l’établissement expérimental (au passage, quel contraste entre ces étudiants mobilisés et les deux têtes parisiennes de l’UNEF). Il en ressort que le SNESUP ne doit pas renoncer à se présenter aux élections des conseils centraux dans l’espoir de construire des majorités (comme à Tours), mais un SNESUP fort et clair devrait constituer un point d’ancrage pour éviter des dérives, liées à la pression du gouvernement. Bravo aux camarades qui ont dénoncé les établissements expérimentaux !
  • L’emprise mortifère des tendances claniques : celle-ci s’est clairement révélée lors du moment affligeant et ravageur de la détermination du nombre de membres du Bureau National et de la formation du secrétariat général (SG + SG adjoint), avec les tractations occultes entre AS et EE-PSO. AGIR ! sera toujours vigilant à ne pas entrer dans ce jeu dans lequel ils cherchent à nous attirer.

Pour cette raison notamment, AGIR ! souhaite dépasser le fonctionnement en tendances (devenues des clans et des instruments de pouvoir) et propose d’alimenter le débat d’idées par l’ouverture du mensuel du SNESUP à l’expression des courants de pensée. Mais cette proposition se heurte au refus de ceux qui défendent les tendances, ce qui prouve bien que, pour beaucoup d’entre eux, les tendances sont des instruments de contrôle de la direction du syndicat et ne sont plus des forces de proposition au service de l’ensemble du syndicat.

Au bout du compte, si les interventions d’AGIR ! ont été fort remarquées, constructives, combatives, jusqu’à aboutir à des avancées revendicatives, la difficulté est cependant réelle actuellement pour AGIR ! (ainsi que pour nos camarades du courant  »Pour un syndicalisme de Lutte » [PSL] qui sont la plupart du temps en phase avec nous) à entraîner le syndicat dans une nouvelle orientation générale, ceci à cause du rapport de forces. Et le jeudi après-midi, les tensions autour de nos motions sur la situation à Rennes 2, sur les conditions de dépouillement des votes par correspondance nationale, et sur l’expression des courants dans le mensuel du SNESUP ont eu pour contrecoup malencontreux de nous ré-enfermer dans le rôle des « râleurs », avec un vote de nouveau guidé par les tendances, alors que nous étions parvenus à en sortir, par exemple en convainquant une majorité de délégués de réaffirmer l’attachement à l’égalité des primes.

Et pour l’avenir

Nous sortons du congrès, à la fois avec une part d’amertume certes, mais aussi avec des mandats, des perspectives issues du travail en commissions, et l’expérience que les délégués des sections peuvent élaborer des positions combatives, grâce à un débat serein nourri par l’analyse collective et affranchi du carcan des tendances (à noter que même lorsque certaines de nos motions étaient rejetées, elles obtenaient cependant environ un tiers des voix).

Nous poursuivrons ce travail de propositions constructives et combatives, mais aussi de vigilance face aux abandons, dans les différentes instances nationales du syndicat avec non seulement nos élus qui y jouent déjà un rôle important, mais aussi avec tous ceux qui défendent des positions combatives, même si dans ces instances, les positions y sont bien plus figées avec des élus désignés par les tendances…

Idem dans les secteurs et les permanences nationales du syndicat mais aussi et surtout, dans les sections, au plus proche des collègues et des syndiqués qu’ils nous faut informer plus régulièrement des débats nationaux qui ont lieu. Ce doit d’ailleurs être une préoccupation constante de nos soutiens*, seuls relais d’AGIR en direction des syndiqués en l’absence de toute possibilité d’expression démocratique dans le Mensuel entre deux congrès (voir encadré sur le refus de notre motion) !

La force du SNESUP, ce sont les syndiqués, les sections.

AGIR ! est au service de tous les syndiqués pour revitaliser le SNESUP.

Informons, débattons, argumentons avec ouverture et confiance,

pour faire en sorte que l’outil syndical n’échappe pas aux syndiqués !

* Nous avons noué de nouveaux contacts avec des syndiqués durant ce congrès, permettant ainsi d’élargir la liste de nos soutiens. Bienvenue à eux et merci d’avance pour leurs futurs apports : réflexion collective, activité, propositions…

Congrès Snesup, Rennes 15-17 juin 2021, voir aussi :

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