Agir! contre la politique indemnitaire du ministère

Agir! contre la politique indemnitaire du ministère

Congrès 2021 du SNESUP

Le SNESUP dénonce la politique indemnitaire du ministère,

réclame un net rattrapage de la valeur du point d’indice,

revendique l’égalité des primes statutaires pour tous les enseignants du supérieur

ainsi que leur intégration dans le salaire statutaire

La commission 3 du congrès traitait notamment des rémunérations. Mais c’est uniquement en séance plénière que la question de l’égalité des primes statutaires a pu être soulevée, des différences d’appréciation et de revendications étant apparues depuis plusieurs mois sur ce point, à la tête de notre syndicat.

Par un travail d’information et d’explication, AGIR ! a réussi à faire voter un mandat clair d’égalité des primes pour tous les enseignants, tout en rappelant les mandats syndicaux en matière salariale, mettant en minorité la chefferie AS (entre autre) qui, depuis décembre, acceptait cette différenciation par corps…

Pour rappel, depuis la signature par 3 syndicats d’accompagnement du pouvoir du protocole LPR, le gouvernement communique sur une demande syndicale de longue date qu’il semble découvrir, à savoir la nécessaire revalorisation du métier d’enseignant. Mais alors qu’il poursuit un blocage de la valeur du point d’indice de rémunération qui n’a que trop duré, il met en place une politique de primes différenciées (étape après étape, corps de fonctionnaires après corps…) qu’il considère comme compensatrice.

Quels sont les pièges et dangers ? Quelques éléments chiffrés et remarques de fond pour comprendre ce qu’il en est.

1) Une perte salariale abyssale !

Toute politique indemnitaire, que les primes soient statutaires ou individuelles, s’inscrit dans une logique d’amoindrissement de la rémunération statutaire des fonctionnaires fixée par les grilles. Quelques chiffres pour comprendre cette régression : quasi-blocage de la valeur du point d’indice depuis 2010, avec perte équivalente à un mois de salaire par an par rapport à cette date ! Et pire si on remonte plus loin : -29% depuis 1985, voir graphique ci-dessous).


Oser parler comme le fait le ministère dans sa communication de « revalorisation » alors qu’il poursuit ce blocage, relève donc de la plus belle hypocrisie !

2) Ces primes ne participent pas, ou marginalement, au financement de la protection sociale (sécurité sociale, retraite), ce qui amoindrit une fois de plus ces conquêtes sociales fondamentales et préparent le terrain aux assurances privées individuelles et inégalitaires.

3) Pour justifier cette politique en direction des EC, le ministère argumente par une « revalorisation de la recherche« . Or, une réelle valorisation de la recherche devrait passer avant tout, comme l’a réaffirmé le SNESUP lors de ce congrès, par une grille salariale des MCF différente de celle des PRAG (bac + 5), ceci afin de reconnaître, comme il devrait l’être, le doctorat. Le SNESUP revendique une rémunération en fin de carrière des MCF en hors échelle D et une carrière qui puisse se dérouler sur au moins 2 grades (classe normale et hors classe), sans blocage, avec un passage automatique à la hors-classe pour tout collègue étant depuis plus de 3 ans en fin de classe normale, principe acquis pour la plupart des corps de fonctionnaires depuis 2017 !

4) Dans le protocole qui a eu l’aval de 3 syndicats d’accompagnement du pouvoir (UNSA/SNPTES/CFDT), les PRAG/PRCE sont quasi exclus. Seules, 3 petites lignes les citent pour préciser une augmentation bien moindre de la prime statutaire annuelle (PES) qu’ils perçoivent, que celle des EC (PESR). Au final, alors que depuis sa création, PES et PESR étaient égales, les PRAG/PRCE toucheront 2 fois moins que les EC en fin de processus (2027). Ceci montre à quel point la logique des primes s’insère dans une volonté de division anormale, perverse et dangereuse pour les collègues.

Congrès Snesup, Rennes 15-17 juin 2021, voir aussi :

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