Adresse aux adhérents du SNESUP-FSU
En posture de riposte trop souvent tribunitienne, floue quant aux modalités de mobilisation, notre syndicat est aujourd’hui malhabile pour lutter contre la brutale politique gouvernementale. Peut-on se satisfaire de positionnements du SNESUP via les seuls textes qu’il produit et auxquels nous (collectif AGIR !) contribuons fortement lors du conseil délibératif national (la CA) ? Non ! Chacun.e peut constater de graves dérives et un hiatus qui se creuse de plus en plus entre les orientations et les actes concrets.
Il y a eu, fin 2016, la signature par la Direction du texte ministériel instaurant la sélection en master (en contradiction avec nos mandats constants et sans consultation de la CA) et préfigurant la sélection en licence. Les positions à l’égard du suivi de carrière au CNU ont aussi été marquées par un flottement. Idem pour les négociations « discrètes » (sic !) sur les grilles de rémunération des enseignants-chercheurs en 2017, sans volonté de créer le rapport de force indispensable à la valorisation du doctorat !
Le SNESUP semble avoir renoncé à son rôle de grande organisation professionnelle d’intellectuel.le.s, enracinée dans nos établissements, rassembleuse, avec une vocation de transformation sociale : l’emploi récurrent du terme « corps intermédiaire » pour caractériser le syndicat (terme synonyme de cogestion et d’isolement vis à vis des collègues), comme l’attentisme à l’égard des mouvements sociaux, y compris dans la phase originale actuelle, en témoignent.
Autre inquiétude majeure, après la plainte d’une salariée du siège, la condamnation du SNESUP par les Prudhommes pour « discrimination, harcèlement moral et manquement à l’obligation de sécurité » à plus de 150 000 euros de préjudices. Les militants « AGIR ! » ont tout fait pour résoudre en amont les difficultés mais la direction nationale a nié la souffrance endurée et a gaspillé l’argent des adhérents dans une procédure perdue d’avance. Pire, elle s’enferre en interjetant en appel contre l’évidence, au risque de compromettre encore plus gravement la trésorerie et le patrimoine immobilier du syndicat.
L’organisation interne en tendances, si elle a pu être un gage de démocratie à l’origine, se révèle maintenant sclérosante, confinant souvent au clanisme (mise à l’écart de camarades militants, autoritarisme…), dans une période où les effectifs de syndiqués baissent régulièrement et où notre représentativité recule.
Les congrès d’orientation permettent aux adhérents de se prononcer sur l’activité de leur direction nationale. Pour « AGIR ! », ce n’est pas une formalité. Le rapport d’activité élaboré par l’exécutif du syndicat n’engage pas nos 6 camarades (sur 41 membres de la CA) élu.e.s en 2017 sur l’orientation « AGIR ! ».
Le collectif « AGIR ! » propose un changement profond dans les priorités syndicales, dans notre fonctionnement interne associé à des statuts du syndicat renouvelés. Tout pour l’efficacité de l’action collective sur le terrain professionnel ! 2009 n’est pas si loin où nos luttes ont empêché la « modulation » des services. Nous proposons :
1) De redonner la priorité à l’activité des sections, aux échanges d’expériences, à la mise en réseau des luttes, en valorisant dans le « Mensuel » les acquis des sections locales.
2) D’impulser sérieusement la défense individuelle et collective des collègues et en particulier des nouvelles générations ceci, dès les contrats doctoraux.
3) De réduire à 2 les instances dirigeantes, en clarifiant leur rôle : décisionnaire pour la CA, exécutif pour l’autre.
4) De créer un second collège à la CA, composé de représentants élus des sections.
5) De limiter à 3 le nombre de mandats successifs à la CA et d’élire les représentants des courants de pensée à la CA (1er collège) sur liste ordonnée accompagnant les motions d’orientation pour mettre fin à la cooptation actuelle.
Nous appelons à voter contre le rapport d’activité,
à adopter toutes les modifications statutaires que nous portons.
Un renouveau dans la politique et la combativité syndicale s’impose ! Avançons ENSEMBLE, par-delà les étiquettes, unis pour redonner au SNESUP son efficacité dans la défense des collègues et pour un service public d’enseignement supérieur et de la recherche, gratuit, de qualité, ouvert à tous.
Pour changer d’envergure et de modèle syndical, pour changer en profondeur notre syndicat, nous vous appelons à participer aux votes* organisés dans les sections syndicales entre le 6 mai et le 13 juin et à voter pour le texte d’orientation du collectif trans-tendances AGIR !
* Modalités de vote précisées dans le supplément au Mensuel de mai 2019. En cas d’absence d’organisation locale du scrutin, les modalités très précises de vote par correspondance sont également présentées. VOTEZ !
Liste AGIR pour CAN – Congrès SNESUP 2019
1-Carole Hoffmann – Toulouse
2-Frédéric Spagnoli – Besançon
3-Miguel Martinez – Marne la vallée
4-Nicolas Férey – Orsay
5-Gérard Tollet – Paris 12 – UPEC
6-Antonio Freitas – Clermont-Ferrand
7-Rudy Chaulet – Besançon
8-Xavier Lambert – Toulouse
9-Eric Pellet – Paris 12 – UPEC
10-Hovig Ter Minassian – Tours
11-Franck Laorden – Caen
12- Françoise Rivière – Pau
13-Samuel Guicheteau – Nantes
14-Stève Bossard – Nevers
15- Julie Claustre-Mayade – Paris 1
16- Jacques Guyot – retraité – Clermont-Ferrand
17- Corinne Terreau – Nevers
18- Heike Romoth – Evry
19- Pierre Langlois – Caen
20- Maria Teresa Schettino – Mulhouse
21-Abdellah Saboni – Pau
22- Sylvie Pittia – Paris 1
23-Roland Goigoux – Clermont-Ferrand
24-Mathilde Rogez – Toulouse
25- Fatima Sanchez – Compiègne
26- Jean Fabbri – Tours