Déclaration d’Agir!-PSL
au congrès d’Angers le 3 juin 2025

Déclaration d’Agir!-PSL
au congrès d’Angers le 3 juin 2025

Dans le monde et dans notre pays, la situation politique et sociale est très sombre : les dangers de la guerre et du fascisme sous diverses formes représentent des menaces grandissantes. La montée de ces menaces tient à l’évolution même du capitalisme, marquée par la course au profit maximal et l’affrontement impérialiste.
Dans ce contexte, le gouvernement Macron-Bayrou développe l’économie de guerre et favorise les profits capitalistes. Il casse la sécurité sociale et les services publics.
Quels sont alors les enjeux pour l’ESR ?
– La production des connaissances et la formation des citoyens et en même temps de travailleurs hautement qualifiés constituent un enjeu essentiel : doivent-elles être soumises aux exigences des grandes entreprises capitalistes ou, au contraire, doivent-elles répondre aux besoins des étudiants, du pays et même de l’humanité ? Autrement dit, l’ESR doit-il rester un service public ou bien continuer à subir une mutation qui vise précisément à faire disparaître le service public ? La réponse du gouvernement est claire : le budget baisse, le privé se développe.
– Les collègues subissent une terrible dégradation de leurs conditions de travail, comme tous les salariés : salaires en recul, charge de travail en hausse, précarité, recul de l’âge de la retraite. Même si les salariés et les collègues peuvent se mobiliser pour défendre la retraite ou le budget de l’ESR, force est de constater que le rouleau compresseur avance. S’y opposer, c’est le rôle de notre syndicat mais là aussi, le constat est sombre : il y a de moins en moins de syndiqués et de moins en moins de sections vivantes : seule une poignée de syndiqués (5,6 %) se sont exprimés et ont débattu en réunions de section. Nous déplorons deux phénomènes liés : le déclin de la vie démocratique interne et le manque de combativité.
Nous rattachons cette évolution à un enjeu fondamental d’orientation :
– Le Snesup doit-il devenir un syndicat d’accompagnement composé d’une direction qui discute avec le ministère sans s’attacher à construire un rapport de force en mobilisant les collègues ?
– Ou au contraire, le Snesup doit-il rester un syndicat de lutte et de transformation sociales, qui apporte des analyses aux collègues, les appelle à se mobiliser, même si c’est difficile, mais en étant bien conscient que seul le rapport de force permet de vaincre, dans les luttes locales comme nationales ?
Il appartient au congrès de se prononcer, sachant que le Snesup dispose d’un outil formidable pour faire vivre une orientation démocratique et combative : ce sont nos sections. Même en difficulté, elles sont enracinées au plus près de la vie des collègues :
– elles sont des lieux démocratiques précieux pour l’analyse collective.
– elles sont des outils efficaces de lutte pour porter les revendications, locales comme nationales

Nous appelons le congrès à réfléchir aux moyens de revitaliser les sections : quel objectif le congrès fixe-t-il à la future direction ? Nous avançons une proposition : donner un mandat à la future direction pour faire un tour de France des sections dévitalisées afin de travailler avec les camarades de ces établissements pour les redresser.
Enfin, pour renforcer la combativité et la vie démocratique du syndicat, nous proposons de dépasser le fonctionnement clanique en tendances qui étouffe la démocratie : nous proposons donc :
– de créer une « 2e voie d’accès » à la commission nationale : ses membres ne doivent plus seulement être nommés par les courants de pensée ; ils doivent aussi émaner des sections sans passer par le filtre des courants.
– Nous proposons aussi de redonner à la commission nationale, véritable parlement du syndicat, toutes ses prérogatives en vue d’impulser une orientation combative
L’an dernier, nous nous sommes dotés d’une plate-forme revendicative ambitieuse sur différents points : abrogation de la réforme 2023 des retraites, abrogation de la LRU, lutte contre la précarité et création de milliers d’emplois, baisse du temps de travail et augmentation des salaires.
Collectivement, nous ne devons pas nous résigner à ce que ces revendications ne soient que des totems. Nous proposons que le congrès prenne des décisions en vue de mobiliser les collègues pour obtenir satisfaction.

Nous souhaitons donc à toutes et tous les délégués un congrès démocratique, combatif… dans un esprit constructif et une ambiance fraternelle et sororelle ! C’est dans cet esprit que nous vous invitons à nous retrouver à la réunion que nous organisons ce soir.

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