Congrès d’études 2018 du SNESUP et congrès statutaire extraordinaire

Congrès d’études 2018 du SNESUP et congrès statutaire extraordinaire

Appel du collectif trans-tendances « AGIR ! »

Ce congrès d’études, a lieu dans un contexte de bataille sévère contre la loi ORE, la sélection et le sous-financement ciblé des plus larges secteurs de l’enseignement supérieur public.

Après la sélection à l’entrée en Master en octobre 2016 (sélection que nous avons combattue et à laquelle l’exécutif de direction du SNESUP a donné malheureusement son aval), la sélection à l’entrée en licence est une nouvelle étape dans la remise en cause du service public d’enseignement supérieur ouvert à tous les bacheliers, dans la filière de leur choix.

Cette loi nie la valeur du Bac comme 1er diplôme universitaire ouvrant l’accès de droit aux études supérieures choisies. En instaurant, avec Parcoursup, un tri illusoire sur le niveau (selon le lycée d’origine ?), elle conforte la sélection sociale. Elle s’inscrit dans une logique de dévalorisation des diplômes, chère au MEDEF, rompant le lien protecteur diplômes/salaires des conventions collectives. En voulant transformer les diplômes en une somme de compétences/certifications disjointes, fonction des besoins momentanés des entreprises, c’est la cohérence pédagogique des formations qui est mise à mal au détriment de leur contenu émancipateur associé à un large éventail de débouchés.

Législateur et gouvernement organisent un enseignement supérieur à deux vitesses, entre les établissements qui sélectionneront en construisant une réputation et des taux de réussite artificiellement bons, et les autres. L’étape ultime ne sera-t-elle pas, pour les fossoyeurs du service public, la fixation locale et sans limite des frais d’inscription en fonction de ces réputations ?

Si notre syndicat est actif contre cette loi, c’est avant tout aux actions de terrain qu’il le doit, puisqu’en octobre 2017, l’exécutif du syndicat a tardé à mettre en oeuvre la décision de la Commission Administrative de quitter la pseudo concertation des 11 groupes de travail ministériels conçus pour faire illusion ! Par ailleurs, la qualité du service public et des diplômes délivrés nécessite qu’on revienne sur les économies faites dans le secondaire (notamment dans l’enseignement technique) et sur la dégradation récente des programmes de lycées qui, en affectant la réussite en licence et en rendant de plus en plus difficile la tâche des collègues du supérieur, fait que certains finissent par accepter la sélection, soit par facilité, soit par impuissance à faire réussir les étudiants. Cette question n’est que trop peu abordée par les syndicats de la FSU.

Pour obtenir des succès revendicatifs sur ces questions aux enjeux budgétaires et idéologiques lourds, notre syndicat doit porter une plus grande vitalité démocratique lui permettant d’élargir notre audience auprès des collègues comme dans la FSU et la société. Plus proche des collègues, avec des sections locales qui pèseraient plus dans l’organisation nationale et ainsi mieux structuré (y compris pour la gestion du personnel du siège national, en respectant le code du travail !), le SNESUP serait promis à un rôle majeur où tous les personnels auraient à gagner. Aujourd’hui avec une baisse significative du nombre de syndiqués, dû notamment aux errances de son exécutif, notre syndicat n’est pas au mieux pour mener la bataille. Le collectif « AGIR ! » – formé de syndiqués partout en France – propose un renouveau tant dans la clarté des objectifs revendicatifs (emplois statutaires, salaires, conditions de travail…) que dans le fonctionnement du syndicat, de ses instances dirigeantes, en donnant la priorité aux sections. C’est l’objet des propositions de modifications statutaires que nous portons depuis plus d’un an.

La décision du congrès de 2017 de modifier et de refonder les statuts n’est pas respectée !

En juin 2017, le congrès d’orientation avait décidé la tenue d’un congrès statutaire extraordinaire en 2018 (1 journée), couplé au congrès d’études ordinaire (2 jours habituels). L’exécutif de la direction du syndicat, contre l’avis des seuls élu.e.s « AGIR ! » a choisi, sous prétexte que « nous ne serions pas prêts (…), qu’il ne faudrait pas aller trop vite sur ce sujet important … », de transformer ce congrès extraordinaire en un simple lieu de débat entre délégués, de 2 heures en toute fin de congrès, sans aucun document de travail et en excluant le recours au vote des adhérents ! C’est inadmissible ! D’autant qu’ « AGIR ! » a déposé depuis l’an dernier des propositions argumentées. Par ailleurs, les thèmes du congrès d’études étant déconnectés de la situation sociale et universitaire, tout cela accroît le malaise qui taraude trop de militants et est révélateur du dépérissement d’une logique de « courants de pensée » qui ne semblent exister que pour conserver l’exclusivité de la désignation des membres de la CA.

Le collectif trans-tendances « AGIR ! », appelle à se regrouper, à voter des résolutions dans les réunions de section pour :

des instances nationales qui représentent les luttes dans les établissements,

– un siège national conçu pour une aide réactive et efficace aux syndiqués dans les actions comme les carrières,

– construire d’en bas la résistance, faire converger les initiatives…

– utiliser les décharges syndicales pour libérer du temps pour l’action sur le terrain et non pour discutailler au ministère.

Et ainsi faire du SNESUP le syndicat unitaire et pluraliste efficace de transformation sociale, de défense des collègues et du service public.

Rejoignez-nous ! adresse :

ag*********@fr**.fr











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