Note sur les CPJ (suite)
Note sur les CPJ (suite)
Le ministère a enfin produit une note de synthèse sur les Chaires de Professeur Junior (CPJ). Il a fallu du temps pour organiser des chiffres censés ne pas trop contredire les ministres Vidal et G et surtout le président Macron lancé dans une nouvelle croisade contre l’enseignement supérieur et la recherche publics au service des logiques économiques privées de transferts technologiques.
Sur les 3 années de concours, 406 chaires ont été « autorisées » pour les universités, Écoles et organismes de recherche, 34 (8,3%) n’ont pas été pourvues. Le ministère met en avant la qualité des recrutements et l’attractivité de ces chaires en insistant sur le taux de 45,7% de recruté·e·s qui sont de nationalité étrangère. C’est un peu rapide !!! En premier lieu rien n’est produit (ou diffusé) sur le lieu d’obtention de la thèse, le lieu d’un éventuel post-doc de ces personnes, or plus de la moitié des thèses soutenues en France le sont par des étrangers. En outre, si les jeunes collègues travaillant en France ont pu, malgré l’individualisme de nos carrières, s’informer auprès des syndicats et des plus anciens sur le caractère aléatoire et précaire des 4 à 6 ans de leurs prochaines années sur « chaire », ce n’est évidemment pas le cas des jeunes chercheurs en Italie, Allemagne, … à la recherche de tout poste plus long qu’un post doc de 2 à 3 ans et confrontés au formidable rétrécissement des recrutements locaux. Rien n’est dit des nationalités concernées…
Aucune information par ailleurs sur l’âge moyen, ni sur la situation administrative antérieure (déjà MC, post doc en France ou à l’étranger), seul élément : les chaires sont encore moins favorables aux femmes que les postes « ordinaires » de Professeur d’université, 28 % contre 44% de femmes devenues PU en 2021.
On le voit si le ministère n’est plus complètement silencieux, il rend une copie moins que passable..