Le suivi de carrière des enseignants chercheurs comme outil de contrôle?

Le suivi de carrière des enseignants chercheurs comme outil de contrôle?

Réunie en Assemblée Générale le 18 juin 2021, la CPCNU a permis de constater la poursuite de la dégradation de l’enseignement supérieur et de la recherche publics. Dans la suite de la LPR et de l’annonce récente de la qualification dérogatoire des MCF et de la qualification pour les PR, plusieurs décrets sont prévus.

Le suivi de carrière semble être le projet principal du Ministère et le biais par lequel aborder les questions de l’avancement et des CRCT. Généralisé à toutes les sections du CNU et matérialisé par un dossier unique sur Galaxie, le suivi de carrière relève d’une véritable stratégie politique qui vise à individualiser les salaires (sur la base de demandes individuelles accompagnées du rapport d’activités, indemnités liées au grade ou à l’engagement professionnel, primes liées à la qualité des activités). Il vise aussi à modifier le statut d’enseignant-chercheur (disparition du corps de MCF rogné par les deux bouts : repyramidage et création de postes junior. Modulation des service et disparition de la charge de 192hTD, les heures complémentaires non rémunérées en tant que telles).

Rendu obligatoire, le rapport d’activité du suivi de carrière peut être un outil de contrôle et d’évaluation.

L’avis du président de l’université sera décisionnel, au risque de localisme débridé et d’intensification des inégalités. C’est aussi une nouvelle attaque contre le CNU dont les missions seront profondément modifiées et qui ne deviendra plus qu’une instance consultative.

Voici ce qui se profile :

  • repyramidage : 2000 postes de PR prévus sur les 4 ans à venir. Le CAC donne un avis au CNU qui donne un avis au président qui prend la décision.
  • restructuration indemnitaire et primes (RIPEC : régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs). La PEDR conservée uniquement pour les IUF, ERC et éventuellement maintenue par quelques établissements « d’élite » sans appel au CN
  • recrutement : mise en situation, observateurs extérieurs, collègues étrangers dans les comités de sélection…
  • chaires juniors avec possibilité de rupture de contrat unilatéral sans indemnités.
  • doctorat avec deux soutenances.
  • harmonisation et codification de l’HDR malgré la spécificité des sections
  • généralisation du suivi de carrière

Il est fondamental de rappeler l’importance d’une instance nationale représentative et indépendante, partenaire de la gestion des carrières des EC (qualifications promotions, CRCT, primes).

Le collectif Agir! Snesup

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